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Détection des chaleurs Déclencher l’insémination si le score dépasse 50

Un grand nombre de chaleurs ne sont donc aujourd’hui pas détectées en élevage. Et, lorsqu’elles le sont, le choix du moment optimal de l’insémination n’est pas toujours chose aisée. Des chercheurs belges viennent de mettre au point un système de notation simple et facile à mettre en œuvre pour l’éleveur.

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« Le principe de ce logiciel est le suivant : sur les bases de travaux
réalisés en 1996, des notes sont attribuées à différents signes de
chaleur afin de déterminer avec plus de précision la période optimale
d’insémination. Par exemple, une monte active vaut 35 points.
L’animal qui dépasse une note globale de 50 doit
être inséminé dans les 12 h. »(© Terre-net Média)

Plusieurs explications sont avancées à la non-détection récurrente des chaleurs dans les élevages : d’une part, l’évolution des structures d’élevage et d’autre part, des chaleurs de plus en plus courte. En effet, l’évolution de la taille des troupeaux et des structures d’élevage ont pour conséquence une baisse du temps d’observation, les éleveurs ayant de temps à consacrer à la détection des chaleurs.

Par ailleurs, des études ont montré qu’au cours des trois dernières décennies, la durée des chaleurs avait été réduite par deux, passant de 15h (en 1976) à 7h en 2004.

« Enfin, le signe clé que constitue la monte passive ne représente plus que 37 % des signes observés », soulignait en décembre dernier Emilie Knapp, de l’Université de Liège.

En pratique

La notation des signes de chaleurs par les inséminateurs simplifie la prise de décision de l’insémination au bon moment et sensibilise l’éleveur à l’importance d’une bonne détection. Le bilan des chaleurs permet de cibler les indicateurs, facteurs explicatifs des jours perdus pendant la période de reproduction.

Pourtant, un des premiers critères de réussite de l’insémination est bien la perception des chaleurs « visibles » et « vues ». Afin d’aider l’éleveur et le vétérinaire/inséminateur à mieux détecter et interpréter les chaleurs, un logiciel développé par Corilus, permettant la collecte des signes des chaleurs et un bilan a été développé en Belgique. « Il complète le logiciel de suivi de troupeau online dont sont équipés les PDA des inséminateurs de l’Association wallonne de l’élevage », poursuivait la chercheure liégeoise.

Le principe de ce logiciel est le suivant : sur les bases de travaux réalisés en 1996, des notes sont attribuées à différents signes de chaleur afin « de déterminer avec plus de précision la période optimale d’insémination », rapportait la scientifique. Par exemple, une monte passive vaut 100 points, une monte avant 45 points, une monte active 35 points, un reniflement 15 points et la pose du menton 15 point. « Lors de sa visite, l’inséminateur attribue à chaque signe observé par l’éleveur, une note. Si la somme des notes dépasse 50 points, cela signifie que l’animal devrait être inséminé dans les 12 heures. » Pour valider ce modèle, un bilan de chaleur a été fait en parallèle auprès d’un troupeau composé de 130 vaches laitières représentant un quota de 950.000 litres. « Le taux de détection des chaleurs est calculé sur tous les animaux ayant dépassé la période d’attente volontaire fixée par l’éleveur, quelque soit leur statut » poursuivait Emilie Knapp.

Taux de détection satisfaisant

L’analyse des résultats obtenus montre que le taux de détection est satisfaisant pour chacune des trois périodes, avec un objectif de détection supérieur à 65 %. « Nous avons répertorié 70 % des animaux présentant une somme supérieure à 50. » Mais dans l’essai, le taux de chaleurs irrégulières lors de la première visite (60 %) ainsi que le taux d’intervalles entre 2 chaleurs supérieurs à 48 jours (39 %), sont élevés. « In fine, nous constatons donc un allongement de l’intervalle moyen entre 2 chaleurs, soit 43 jours dans l’essai. » au total, le nombre de jours perdus par animal est de 32 jours. « Cela a un impact non négligeable sur la fécondité ! »

Mortalité embryonnaire

L’analyse de ces informations laisse supposer la chercheure qu’un « problème de mortalité embryonnaire » est survenu, « plutôt qu’un problème de détection des chaleurs ». C’est pourquoi, pour valider cette hypothèse, une recherche de facteurs explicatifs de mortalité embryonnaire a été faite. Il s’avère que l’IBR et l’acidose sub-clinique ont été diagnostiqués. « Le traitement de ces problèmes explique vraisemblablement l’amélioration des indicateurs lors des 2° et 3°visites. »

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